Après Bayrou

Comme prévu, François Bayrou et son gouvernement n’ont pas obtenu la confiance de l’Assemblée Nationale, et démissionnent. Cette situation ouvre une nouvelle période de crise politique, dans laquelle les écologistes doivent prendre des positions claires, dans l’intérêt du pays.

La situation est en effet préoccupante. Le niveau élevé du déficit et de la dette publics réduit les capacités d’intervention des pouvoirs publics pour mener des politiques de justice sociale et de transition écologique, alors-même que la France en a plus que jamais besoin. 

Par ailleurs, de l’avis de nombreux économistes, l’état dégradé des finances publiques menace d’être aggravé par une crise politique qui viendrait à se prolonger. La France ne peut pas se permettre de ne pas voter de budget avant la fin de l’année, sous peine de fragiliser fortement tout son tissu économique.

Par conséquent, nous devons exiger du Président Macron qu’il nomme une ou un Premier.e ministre de gauche ou écologiste, en capacité de former un gouvernement rapidement, qui travaille à la préparation du budget 2026. Ce gouvernement doit pouvoir trouver une majorité à l’Assemblée nationale, ce qui implique de chercher des compromis politiques avec le bloc central.

Parallèlement aux réflexions sur un futur périmètre gouvernemental capable de donner un budget à la France, il faut approfondir l’initiative du “Front Populaire 2027”, qui jette les bases d’un rassemblement cohérent des écologistes et de la gauche pro-européenne pour les prochaines échéances électorales nationales.

Le rôle des écologistes dans la période est fondamental pour mettre parmi les premières priorités du budget 2026 deux sujets majeurs. D’abord, plus de moyens pour la transition écologique. En particulier pour aider les ménages les plus modestes et les petites entreprises à s’équiper pour économiser l’énergie. Ensuite, des mesures de justice fiscale. Les inégalités se creusent de plus en plus entre les plus riches et le reste de la population. Donc les plus fortunés doivent contribuer davantage à l’effort collectif. Et des économies importantes sont à réaliser du côté des aides versées aux grandes entreprises qui doivent être diminuées dès lors qu’elles ne s’engagent pas pour une économie qui crée de l’emploi local.

Enfin, pour enfin parvenir à une culture politique de coalition et de compromis, il faut instaurer la proportionnelle pour les prochaines législatives. La Ve République, où un bloc politique pouvait avoir la majorité à lui tout seul, c’est terminé.

Merci Paris !

« Alors Florentin, es-tu de nouveau candidat aux prochaines municipales à Paris ? »

À cette question qui m’est régulièrement posée depuis quelques mois au détour de conversations amicales, il était temps d’y consacrer un petit article, puisque comme j’en ai pris l’habitude, j’écris régulièrement sur les sujets qui me touchent.

Non, je ne me représente pas, et cette décision je l’ai prise depuis un moment déjà. En 2026, cela fera douze ans que je suis un élu municipal de la Ville de Paris. Je me souviens encore de mes premiers conseils du 14e arrondissement, dans cette belle salle des mariages, où j’étais angoissé à l’idée de prendre la parole et réécrivais plusieurs fois mes interventions de peur de dire des bêtises. J’avais 28 ans et bien qu’impressionné, j’étais si heureux d’avoir été élu, et de faire l’expérience d’un mandat au service de la population.

La politique est pour moi une passion depuis l’enfance, c’était assez logique finalement de me retrouver un jour avec une écharpe tricolore, mais plus jeune je ne m’imaginais pas devenir un élu de Paris. Comme beaucoup d’habitantes et habitants de la capitale, je suis un provincial venu là pour le travail. Très vite, je me suis attaché au 14e, à sa rue Daguerre, sa Cité Universitaire, et j’y ai construit ma vie. Entre 2014 et 2020, j’ai mené une vie d’élu d’arrondissement, c’est à dire d’élu à temps partiel, en jonglant avec mon métier de professeur d’économie. J’ai adoré cet engagement de terrain, au plus près des quartiers. Et puis à partir de 2020, j’ai pu exercer mon mandat à plein temps, avec une équipe formidable, et de forts leviers d’action.

Cette expérience municipale m’aura fait évoluer dans mon approche de la politique, c’est indéniable. Non pas au niveau des idéaux que je défends, mais quant à la manière de contribuer à les faire prendre forme. Pragmatisme ? Réalisme ? Peut-être. Ce ne sont plus des gros mots à mes yeux. Je pense simplement que les responsables politiques doivent réduire la distance entre ce qu’ils promettent et ce qu’ils concrétisent. C’est un élément essentiel à mettre en avant si l’on veut que les gens reprennent confiance en la chose publique.

Il s’agit de penser autant le chemin que l’arrivée. De cette manière, on se donne la chance de pouvoir dépasser les postures, et d’aller plus loin, car on peut travailler avec des gens venus d’horizons bien plus divers. J’aurais beaucoup appris, en douze ans de mandat, de toutes ces rencontres. Des lieux aussi. Car être élu municipal de Paris permet de découvrir les coulisses d’endroits mythiques, comme ce jour où je posais dans la grande salle de l’Opéra Bastille, à la fin d’une visite où j’ai pu comprendre comment ce grand équipement culturel fonctionne au quotidien, avec son ballet de décors et de costumes qui ne demandent qu’à trouver une seconde vie.

Même si j’ai adoré toutes ces rencontres et tous ces projets, j’ai envie de vivre d’autres aventures dans les années à venir. J’ai besoin d’avoir la flamme pour donner le meilleur de moi-même, et après toutes ces années à travailler pour développer l’économie engagée à Paris, je veux me lancer d’autres défis, explorer d’autres possibles.

Le récent congrès national de mon parti m’a permis de commencer à imaginer la suite. J’ai envie de réfléchir et m’investir sur des sujets plus nationaux, d’autant plus dans cette période politique très difficile qui risque de se prolonger. Je veux avoir du temps pour cela. Je veux aussi contribuer à faire grandir mon parti, les écologistes, auquel je suis très attaché, parce qu’il incarne la grande cause de notre époque.

En cette veille du début de la période de réserve électorale, qui marque le véritable début de la campagne des municipales de 2026, je tenais donc à écrire ce petit mot. Je consacrerai les quelques mois de mandat qui me restent à boucler les derniers projets, et bien-sûr à donner un coup de main à mes ami.e.s qui se présentent pour que Paris reste à gauche, et je suis convaincu que les écologistes seront la locomotive du rassemblement.

Alors en attendant de vous inviter à mon compte-rendu de mandat, je voulais faire ce petit mot pour dire tout simplement : merci Paris !

Faut-il soutenir les mobilisations du 10 septembre ?

Sur les réseaux sociaux, les appels à « bloquer le pays » contre le budget d’austérité de François Bayrou prennent de l’ampleur. Pour des militantes et militants écologistes, il n’est pas simple de se positionner sur ce sujet. Car d’un côté il y a des revendications sociales justes, telles que la demande de maintien des jours fériés que le gouvernement veut supprimer.

Mais de l’autre, certaines actions prévues émanent de groupes anti-européens ou proches de l’extrême-droite par exemple.

Je me souviens qu’à l’époque des gilets jaunes, beaucoup parmi les écolos et la gauche n’avaient pas été à l’aise face aux mobilisations, qui présentent beaucoup de similitudes avec celles qui s’annoncent le 10 septembre. Sans doute du fait du même dilemme entre justesse de la plupart des revendications, et grande hétérogénéité des groupes engagés, dont certains prônent d’ailleurs la violence comme mode d’action, ce qui n’est absolument pas acceptable.

Différence notable cependant, les gilets jaunes étaient partis d’une révolte contre une taxe écologique, alors que l’écologie semble absente du mouvement du 10 septembre. À nous de tenter encore et encore de la remettre dans le débat, tant elle est liée aux enjeux du « pouvoir de vivre ». Les conséquences humaines et financières de l’inaction climatique, des pollutions ou de la malbouffe sont en effet énormes. Et nous devons impérativement développer une économie écologique qui permette à chacune et chacun de bien manger, bien se loger et bien travailler.

Je pense que nous devons soutenir les revendications sociales du 10 septembre, parce qu’au fond les ingrédients de la colère sont les mêmes que ceux inscrits dans les cahiers de doléances époque gilets jaunes, avec leur cortège de souffrances toujours à vif. Mais les partis politiques doivent rester à leur place, en n’essayant pas de récupérer le mouvement comme tentent déjà de le faire certains. Ces tentatives de récupérations sont de toute façon plutôt vaines et seront mal perçues par les citoyennes et citoyens impliqués. Enfin, il est indispensable que chacune et chacun appelle au refus de toute action violente.

En parallèle ou en complémentarité de tout cela, plein soutien doit être apporté à la mobilisation intersyndicale qui s’annonce contre le budget Bayrou, profondément injuste, anti-écolo et inefficace. Signons la pétition : https://www.change.org/…/budget-les-sacrifices-pour-le…

Photo : Olivier Ortelpa pour Wiki Commons

Futuricide à Gaza : la France et l’Europe face à une responsabilité historique

J’ai découvert récemment un concept que je ne connaissais pas : celui de « futuricide », mis en avant par l’anthropologue Stéphanie Latte Abdallah.

Il s’agit d’un processus qui prive un peuple et le territoire où il vit de toute perspective d’avenir. D’abord en raison des crimes de masse qui touchent la population (c’est la logique génocidaire, avec tout ce qu’elle comporte également de destruction de tout un patrimoine culturel d’une population), et aussi parce qu’il y a écocide, à savoir privation ou destruction des ressources naturelles qui sont nécessaires à la vie humaine (plus d’accès à l’eau potable, pollutions massives provoquées par l’usage des bombes et les destruction des bâtiments etc etc).

Le Moyen-Orient était déjà une zone à fortes tensions en termes d’accès aux ressources naturelles, avec des conflits d’usage entre les populations et les territoires. Et les Palestiniens en étaient les premières victimes, surtout du fait de la reprise des logiques de colonisation par Israël, en Cisjordanie notamment, sous l’impulsion de Netanyahu. Cela a été documenté par des rapports de l’ONU. Et évidemment depuis quelques mois, la situation s’est fortement aggravée. Le destin d’un peuple est toujours grandement lié à sa capacité à accéder aux ressources naturelles essentielles à sa vie quotidienne. Le priver toujours plus d’eau et de terres, c’est le condamner à l’exil ou à l’asphyxie sur place.

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Annonces de Bayrou : ne rien en attendre, mais quand même être déçu

Était-il raisonnable d’attendre quelque chose de positif des annonces de François Bayrou pour réduire le déficit public et relancer l’activité ? Franchement, non. Premier Ministre ne devant le maintien à son poste qu’à la droite (qu’elle soit macroniste ou LR), et à l’extrême-droite qui ne le censure pas pour l’instant, il était clairement irréaliste d’espérer de sa part une politique de gauche écologiste.

Pour autant, ce qui frappe dans les annonces d’hier, c’est qu’une fois encore ce sont de vieilles recettes néo-libérales qui sont proposées. Bayrou et les hauts fonctionnaires qui le conseillent manquent-t-ils donc à ce point d’imagination ?

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Un nouveau tiers-lieu numérique à Paris

J’ai eu le plaisir de participer à la pose de la première pierre (symbolique !) de la future recyclerie numérique du 19ème arrondissement. Ce tiers-lieu du numérique responsable, dont l’ouverture est prévue pour début 2028, répondra à des objectifs sociaux et écologiques forts.

Le site réunira plusieurs espaces : un comptoir solidaire pour lutter contre l’urgence numérique, un espace d’accompagnement et de formation, un pôle de réemploi et de reconditionnement, ainsi qu’un espace dédié à l’engagement citoyen.

En collaboration avec @ecodair la recyclerie réemploiera 5 000 téléphones et ordinateurs chaque année. Elle accueillera 25 emplois à temps plein à terme, dont des personnes en situation de handicap.

Un grand merci au Maire du 19ème arrondissement, @francoisdagnaud ainsi qu’à Stéphanie Dembak @dembak_s , adjointe en charge de l’économie sociale, solidaire, circulaire et du numérique.

Et bien-sûr un grand merci à @emmausconnect et Immobilière 3F et à ses architectes.

De la radicalité en (écologie) politique – partie 2 – Les radicalités sont-elles mobilisatrices ?

Si l’on part du principe que l’engagement dans un parti politique a pour objectif d’amener ses idées au pouvoir, alors il faut trouver un chemin pour y parvenir. De ce point de vue, la course aux postures de radicalité à gauche présente de réelles limites. Surtout dans le moment actuel, où les écologistes et la gauche perdent la bataille culturelle dans l’opinion publique. Ce sont bien les forces réactionnaires de droite et d’extrême-droite qui sont en dynamique. Attaques sur les services publics, désignation de bouc-émissaires accusés de tous les maux de la société (les musulman.e.s, les immigré.e.s en particulier), reculs massifs sur la protection de l’environnement : voilà le visage que prend chaque jour l’agenda politique réactionnaire. Les droites gouvernent tant bien que mal, et les forces progressistes en sont réduites à tenter de préserver des conquêtes sociales et environnementales acquises de haute lutte par le passé, plutôt qu’à avancer vers de nouvelles victoires. Comment inverser la tendance ?

Faire bouger les lignes de la tripartition électorale actuelle

Le contexte politique actuel se caractérise par une tripartition électorale, maintes fois commentée par les spécialistes, et qui se matérialise notamment à l’Assemblée Nationale. Trois blocs se font face : un bloc de gauche écologiste, un bloc centriste – qui relève en réalité plutôt de ce que l’historien Pierre Serna appelle « l’extrême-centre », nous y reviendrons dans un instant – et un bloc d’extrême-droite constitué par le Rassemblement National et ses alliés.

Conséquence de cette tripartition : une impossibilité à trouver des majorités. Cette situation inédite provoque d’ailleurs chez les françaises et français un sentiment profond de défiance politique, jamais vu auparavant, selon les politistes Bruno Cautrès et Anne Muxel, dans leur ouvrage Le vote sans issues. Tout semble en effet bloqué, jusqu’à l’adoption de la moindre mesure sectorielle à l’Assemblée Nationale. Les responsables politiques en sont réduits au niveau national à enchaîner les postures et les coups d’éclats pour avoir leur quart d’heure de gloire sur les réseaux sociaux et tenter de grapiller quelques points dans les sondages.

Cette impasse incombe largement au Président Macron, qui a pris seul contre tous une décision de dissolution en juin 2024 que personne n’a comprise, et dont les conséquences politiques sont dévastatrices. Il est, avec son parti et ses alliés, l’incarnation d’un courant « d’extrême-centre », que l’historien Pierre Serna définit comme se revendiquant centriste sur la forme, tout en étant extrême sur le fond, du fait de l’intolérance dont il fait preuve à l’égard des aspirations populaires, de son non respect du pluralisme des idées, et de son usage d’un pouvoir exécutif fort pour passer en force. L’épisode de la répression des mobilisations contre la réforme des retraites en est une des illustrations majeures.

Dans ce paysage politique fermé, l’enjeu pour la gauche écologiste est de trouver un chemin pour élargir son socle électoral, car en restant à moins d’un tiers des votants, seuil historiquement bas, elle n’a aucune chance d’accéder au pouvoir pour mettre en place des politiques qui améliorent la vie des gens.

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De la radicalité en (écologie) politique – partie 1 – La radicalité floue des mots-obus

Déjà dix jours se sont écoulés depuis le clap de fin du congrès des écologistes ! Ce fut une période intense pour toutes celles et tous ceux qui y ont activement participé. J’en garderai de nombreux souvenirs, notamment celui de la solidarité et de la bonne humeur au sein d’une magnifique équipe, celle de Faire Gagner l’Écologie, la sensibilité à laquelle j’appartiens.

Les mots-obus ne font pas une ligne politique

Tout au long de ce congrès, dans un contexte difficile, lié à la fois à des nouvelles règles bien trop complexes, et au fait que notre groupe s’est créé il y a seulement quelques mois, sans personnalités très identifiées par l’opinion publique, nous n’avons cessé de défendre une ligne politique claire. Celle d’une écologie de gouvernement, désireuse d’être ambitieuse et crédible sur tous les sujets qui touchent à la fois à la marche du monde et au quotidien des françaises et français. Ce positionnement, qui nous a amené à aborder des thèmes peu mis en avant par les écologistes, comme les sujets régaliens, nous a régulièrement valu certaines caricatures. Et je voudrais y revenir ici un instant, car il me semble justement que ces caricatures disent quelque chose d’important sur le chemin minoritaire que prend la gauche ces dernières années.

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Dire adieu à ses maîtres

Ces derniers jours, deux grands économistes nous ont quitté. Edwin Le Héron le 23 avril. Michel Aglietta le 24 avril. Leur départ m’emplit de tristesse, quand bien même je ne les connaissais pas personnellement. Car ils font partie de ceux qu’on appelle « les maîtres » dans une vie. Ces personnalités que nous avons la chance de croiser, et qui nous inspirent profondément. Ils sèment en nous des idées, voire des vocations, qui orientent nos existences.

Je n’ai malheureusement pas eu de maître en politique. J’aurais adoré pourtant. Mais en économie, oui.

Edwin Le Héron fut mon professeur à Sciences Po Bordeaux. Comme beaucoup d’étudiantes et d’étudiants, j’ai été marqué par ses cours. Avec lui, l’économie prenait un tour stimulant et engagé. Haut représentant d’un courant très minoritaire de la pensée économique, le post-keynésianisme, il m’a ouvert des champs nouveaux de la connaissance. Dans le plus pur esprit de Keynes sans doute, comme lui brillant dandy, il développait devant nous toute la richesse d’une économie qui entend réguler l’instabilité inhérente au capitalisme. Notamment via la politique monétaire, un des domaines à mes yeux les plus complexes de la science économique, ce qui rendait d’autant plus fascinant ses explications qui nous éclairaient autant qu’elles nous faisaient mesurer l’ampleur de notre ignorance. Costumes stylés et petites lunettes rondes, il savait accueillir nos questions d’apprentis avec bienveillance, et je n’oublierai jamais quand à la fin d’un cours où j’étais venu le voir pour lui demander des conseils de lecture, il me conduisit jusqu’à son bureau pour me donner le manuel de l’économie post-keynésienne, de Marc Lavoie. Ce livre ne m’a pas quitté dans mon parcours d’enseignant, et est toujours dans ma bibliothèque aujourd’hui.

Michel Aglietta ne fut lui pas mon professeur, mais je suis demeuré un de ses lecteurs assidus. C’est en préparant l’agrégation que je l’ai lu le plus intensément, et je me souviens avoir mis un point d’honneur à le citer dans la dissertation d’économie de mon concours. Il demeure une forme de figure tutélaire à mes yeux, une référence d’une macro-économie à la française qui fait autorité au plan international : l’école de la régulation. Pensée minoritaire elle aussi. Pensée régulatrice bien-sûr. Une évidence pour ceux qui, en économie, veulent combiner la pensée et l’action politique de gauche. Et puis un après-midi, j’eu l’immense honneur de pouvoir l’interviewer dans le cadre d’un podcast pour le groupe de réflexion que j’ai lancé en 2021 avec quelques amis : Écologie et République. Sujet : la planification écologique ! Evidemment. Michel Aglietta fit partie dans sa jeunesse de ces artisans de la planification qui durant les Trente Glorieuses voulaient s’appuyer sur l’Etat pour moderniser la France afin de la rendre plus forte et plus juste. Le même défi est aujourd’hui devant nous : mettre la puissance publique au coeur du développement d’une économie d’intérêt général, où l’écologie devient le nouvel enjeu existentiel.

J’aurai toute ma vie une dette intellectuelle vis à vis d’eux deux. Qu’il me soit donc permis de les remercier du fond du coeur.

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