Retrouvez ma tribune dans l’Humanité en intégralité ci-dessous.
Ces derniers mois, le gouvernement annonce mesures sur mesures. France Travail, RSA, réforme chômage, future loi immigration…Il s’agirait de remettre les Français.e.s et les migrant.e.s au travail, de gré ou de force et peu importe au fond dans quelles conditions. Preuve en est la volonté de conditionner le versement du Revenu de solidarité active (RSA) à 15 à 20 heures d’activité hebdomadaires.
En quoi consisteraient ces « heures d’activité » imposées, nul ne le sait précisément aujourd’hui. Le risque est grand qu’elles prennent la forme d’heures d’insertion bas de gamme, sous-encadrées et mal financées, au mépris de la réalité des conditions de vie des personnes concernées, et de leurs souhaits de parcours de formation et/ou d’emploi.
Cela montre bien qu’il existe un fossé entre deux conceptions de l’insertion. D’un côté celle esquissée par le gouvernement, reposant sur un système de sanctions, dont la plus ultime est celle de menacer de retirer aux personnes le versement d’une allocation qui devrait demeurer inconditionnelle, dans l’esprit du RMI créé par Michel Rocard en 1991 pour lutter contre la pauvreté. De l’autre, une politique ambitieuse et humaine de l’insertion, où les pouvoirs publics investissent pour offrir aux personnes un accompagnement socio-professionnel leur permettant de retrouver compétences et confiance, afin de trouver un emploi digne.
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